Écouter, voir et être vu !
En aviation, la base fondamentale du code de l'air c'est : "VOIR ET ÊTRE VU". À tout moment, c'est la règle de survie numéro un de tout pilote.
Pour les aéromodélistes, il faut élargir cette règle à "ÉCOUTER, VOIR ET ÊTRE VU".
Car en effet, pour la sécurité de tous les utilisateurs de l'espace aérien, il est vital que les aéromodélistes, pilotes d'aéronefs par définition non habités, cèdent en tous temps la priorité aux aéronefs habités. Et le plus souvent, on entend l'approche d'un appareil habité bien avant qu'on ne le voie. Les conséquences d'une collision avec un avion de tourisme, un paramoteur, un ULM ou un hélicoptère peuvent très vite s'avérer fatales pour leur(s) occupant(s). Sans parler des "near misses", comme on en a connu il y a quelques années à la côte belge, l'an passé avec les Marchetti de notre Force Aérienne ou cette année avec un avion de tourisme parti de l'aérodrome de Florenne pour rejoindre la côte française. Ces incidents évités de justesse sont de nature à faire sérieusement sourciller la DGTA et les contrôles aériens, tant civils que militaires, quant au respect par les aéromodélistes de ces règles élémentaires et de bon sens.Le prix du non-respect des bonnes règles de l'air peut être énorme pour le contrevenant, mais aussi pour son club et même pour notre fédération tout entière. Rappelons que l'incident rapporté à notre littoral par un pilote de ligne qui se trouva confronté avec un planeur radioguidé à une hauteur de 600 m a été à la base du durcissement des règles d'évolutions des modèles réduits dans les CTR civiles (masse du modèle limitée à 6 kg, hauteur limitée à 100 m avec information du pilote en temps réel, évolutions limitées aux seuls porteurs d'un brevet délivré par une des fédérations reconnues, impossibilité d'ouvrir de nouveaux terrains d'aéromodélisme dans les CTR civiles). L'incident avec les Marchetti l'an passé a éveillé l'attention des autorités militaires qui imposent désormais des limitations de vols dans les CTR militaires pendant les heures d'activité de la base correspondante.
Certes, la montée en popularité des "drones" n'est pas pour rien dans l'accroissement des restrictions auxquelles les autorités sont tentées de nous soumettre. Mais pour tous nos dirigeants de clubs, le maintien d'une discipline élémentaire au terrain est vitale pour la survie de leur club, mais aussi de notre fédération tout entière et de l'aéromodélisme en Belgique.
Aussi la bonne pratique de l'aéromodélisme implique-t-elle :
- de ne jamais voler seul et d'avoir en permanence au moins une personne qui surveille l'espace aérien environnant
- en cas d'approche d'un aéronef habité, quel qu'il soit, on en évalue la trajectorie probable et en cas de doute, on impose à tous les pilotes de modèles réduits de redescendre au sol au plus vite.
Le retour au sol en urgence est sans doute la partie la plus importante des épreuves pour le brevet élémentaire de l'AAM. Il faut qu'à court terme, tous nos membres en soient porteurs et que les pilotes débutants soient avertis des bonnes pratiques dès avant la première mise en vol de leur modèle. Leur instructeur doit avoir pour but premier d'inculquer à l'élève le contrôle de son appareil en toute sécurité afin de passer au plus tôt les épreuves de son brevet élémentaire. Par la suite, c'est à chacun d'entre nous de nous comporter de façon responsable.